Le 31 Août 2002, mon fils naît.
Notre première heure passée en tête à tête fut lorsque le personnel de la maternité prenait soin de la maman. Il avait été pesé, lavé, habillé et confié à mes bras débutants.
Cette rencontre initiale fut un grand bonheur, un moment de grâce et de gratitude teint de peur issue d’un sentiment d’inaptitude à gérer la situation.
Je me suis senti comme un David d’1m80 face à un Goliath de 51 centimètres.
Une multitude de questions se posaient pouvant se résumer par celle-ci :
« Comment fait-on pour accompagner un enfant, et l’élever au plus juste vers sa nature profonde ? »
J’ai passé trois années et demie à m’occuper de mon enfant quotidiennement avec une joie indicible. Ce furent des moments d’une très grande richesse humaine.
Puis la vie a voulu que sa maman et moi nous nous séparions.
Du jour au lendemain, mon fils et moi avons été, de fait, séparés. À cette époque, je ne pouvais pas l’accueillir une semaine entière. Nous ne nous voyions plus que « un weekend sur deux et la moitié des vacances ».
Ça a été une déchirure. J’ai vécu comme un besoin impérieux, une nécessité absolue, d’entretenir et de faire vivre la relation Père/Fils dont nous avions tissé les prémisses. Je n’avais aucune expérience ni aucune référence antérieure sur ce sujet, alors se posait la question : Comment faire ?
Comment faire pour entretenir une relation avec un enfant de 3 ans et demi avec si peu de temps de partage ?
Comment faire pour préserver mon rôle de père en seulement deux jours sur 2 semaines ?
Est-il possible, dans ces conditions, qu’une relation s’épanouisse et se renforce au fil du temps ?
J’ai opté pour me faire confiance les premiers temps. Après tout, jusque là tout s’était si bien passé.
Puis, je me suis rendu compte que ce que je mettais en place ne correspondait pas à ce que j’avais imaginé : je jouais au parent tout puissant, je criais pour un oui ou pour un non, j’avais des difficultés à vraiment entrer en contact avec lui et mettait une certaine distance entre lui et moi … Ces attitudes ne correspondaient pas du tout au « parent que je voulais être »
Il était évident que continuer sur cette lancée mènerait à l’échec de façon inéluctable. J’avais absolument besoin de trouver une autre façon de procéder.
J’ai alors pris conscience à quel point je ne connaissais rien aux relations humaines et que surtout, elles représentaient un danger pour moi. Car en dehors du mode défensif où j’étais prêt à « mordre » ceux qui entraient sur mon territoire sans autorisation préalable, je n’avais aucune notion de communication affective avec mon entourage.
J’ai compris que pour créer une relation sereine avec mon fils, je devais d’abord pacifier la relation que j’entretenais avec ma famille.
Rapidement, afin de comprendre l’histoire de vie qui se joue en chacun de nous, j’ai suivi une formation complète pour devenir thérapeute. Elle m’a fait voir comment je reproduisais le comportement des adultes qui m’avaient fait si mal lorsque j’étais moi-même enfant.
J’ai pu faire la paix avec mon passé. J’ai identifié les comportements automatiques qui vivaient en moi et j’ai mis en place des façons de faire qui me correspondaient mieux.
J’avais enfin les bases suffisantes pour donner une nouvelle orientation à la façon dont je souhaitais élever mon enfant.
J’ai continué à me former et à lire beaucoup. Je me suis particulièrement intéressé aux interactions familiales et aux règles fondamentales à respecter pour une atmosphère harmonieuse et chaleureuse.
Aujourd’hui, je suis un papa-solo épanoui. J’ai mis en pratique ce que j’ai appris et au fil des années la relation avec mon fils s’est renforcée. Je suis encore surpris de voir la qualité des échanges et le respect mutuel qui s’est établi de lui-même avec si peu de temps partagé ensemble …
Mon fils m’a offert le plus beau cadeau récemment : « Papa, la relation que nous avons est géniale ».
Cet apprentissage tout au long de la croissance de mon fils m’a permis d’éviter les écueils les plus dommageables dans une relation.
Aujourd’hui je sais quelles sont les mesures précises et efficaces à mettre en place pour réussir en tant que parent.
Si ces quelques notions faciles à mettre en pratique ont été salutaires dans notre relation père/fils, je me dis que ça peut vous aider vous aussi.